Voyage photo Islande en hiver, 2017
Ces deux voyages photo Islande 2017 se sont déroulés dans des conditions un peu surprenantes pour un mois de Février. La première semaine, malheureusement, a été la semaine la plus chaude depuis 100 ans au mois de février en Islande (8-9°C)…alors que l’année précédente à la même période nous avions couramment -10 °C sur les côtes (après le voyage j’avais eu aussi -25 °C à Myvatn, dans l’intérieur)… Sous une pluie assez persistante, il nous a fallu pas mal de détermination pour ramener, malgré tout, un certain nombre de bonnes images sur cette première semaine.
Nous nous sommes bien accrochés, et je serai toujours là pour motiver chacun, quelles que soient les conditions. Je pense en effet sincèrement qu’il n’y a pas à se payer d’excuses, en photo de paysage, que l’on peut toujours produire de bonnes images par tous les temps, et que l’adversité est souvent une motivation supplémentaire.
La 2eme semaine nous a apporté un changement assez radical, heureusement, avec des chutes de neige abondantes (parfois un peu trop) en certains lieux, un temps bien plus islandais..
Souhaitons une année plus classique en février 2018, un mois normalement froid et stable et Islande. Mais le nord en hiver, s’il offre de belles possibilités, reste soumis à des conditions variables, et il faut savoir s’adapter lorsqu’on fréquente ces régions. Les images suivantes prouvent encore une fois, s’il en était besoin, qu’il est possible de réaliser de bonnes photographies dans toutes les conditions climatiques ou presque, avec de la détermination et quelques techniques adaptées, dont je vais vous donner quelques exemples. .
Si la neige fond ou manque, il est toujours possible de se rabattre sur des sites où l’absence de neige est la règle, cascades, plans d’eau, sites marins…et de pratiquer ou non des poses lentes. Quelques exemples ci-dessous (toutes photos prises lors des 2 voyages en février 2017) :
Sur ces trois photos, prises par temps couvert sous une pluie fine (il suffit d’essuyer la lentille avant très régulièrement), la pose lente ou semi-lente me permet des effets dynamiques qui rendent les photos intéressantes. Notez aussi le soin apporté au placement de l’appareil, au plus près de l’eau, sur pied, pour permettre ce type d’effet de filé et de dynamisme, avec un sujet aussi proche que possible.
« Par temps couvert et pluvieux, cherchez encore plus d’eau ! », telle pourrait être ma devise … Plus de 20 ans de photographie dans les pays du nord m’ont appris – et me permettent de vous aider aussi – à photographier dans toutes les conditions.
La photo de nuit permet aussi de mettre à profit les reflets sur surface mouillées, comme ici, sur cette vue à contre-courant d’un sujet très photographié, où j’inverse le cliché habituel du Solar Voyager face à la mer, en le mettant face à la ville et à ses lumières, au très grand-angle. Evidemment, ce point de vue original est original car est un peu plus périlleux, sur des rochers en bord de mer !
Les grands classiques ne déçoivent jamais… la cathédrale de Reykjavik en fait partie.
… et en cas de pluie persistante il est toujours agréable de découvrir de l’intérieur le superbe Harpa (centre culturel de Reykjavik) et son architecture ultra-moderne, et colorée).
Dans certains cas, comme ici sur la pointe rocheuse de Reykjanes, les conditions atmosphériques a priori défavorables sont en fait un atout, le soleil filtré par la brume peut figurer dans l’image, et la lumière diffuse produit un bel effet. Que la brume se dissipe, et le contraste trop fort rendrait cette photo impossible…
La photo ci-dessus est encore un autre exemple de ce qu’il est souhaitable de faire lorsque la lumière ne suffit pas à elle seule à produire une bonne photo : chercher un point de vue original, raffiner la composition pour produire malgré tout une photo intéressante (une leçon à retenir aussi lorsque la lumière s’améliore !). Ici je suis les pieds dans l’eau (peu profonde), pour me rapprocher du petit rocher basaltique et en faire un élément dominant de la composition, en très grand-angle (17 mm). L’appareil est à 5 cm au-dessus de l’eau et la position pas très confortable…mais la photo est là, et pas ailleurs ! La montagne du fond est suffisamment imposante pour équilibrer la composition, et sa couronne de nuages (air à 10 °C qui se condense au contact du roc plus froid) suffit à me donner envie de la photographier, malgré la lumière très grise et plate.
Qui dit ciels couverts dit aussi parfois, avec un peu de chance, lumières fugaces, intenses, et colorées, nous en avons eu aussi :
Le dernier phénomène photographié est assez rare, il s’agit d’un arc blanc (ou arc-en-ciel blanc), qui se produit par la réfraction-diffusion de l’arc en ciel dans de très fines gouttelettes de brume. Une autre image du même phénomène, sur un décor naturel à quelques km.
Lorsque la lumière n’est pas idéale, il est aussi possible de photographier nombre de sujets qui restent intéressants en Islande, à commencer par les fameux chevaux islandais, qui passent l’hiver dehors. Nous avons de plus, grâce à l’entremise de Gérard et de sa cousine Nicole (merci encore à tous les deux), pu visiter une ferme d’élevage, chevaux bien sûr, et moutons.
Si le temps couvert ne nous a hélas pas donné beaucoup d’occasions pour les aurores boréales (contrairement à 2016, très favorable), nous avons tout de même pu en photographier plusieurs en 2e semaine, dont une assez exceptionnelle.
Au final, et malgré cette météo atypique, notre parcours habituel, Reykjanes, Cercle d’or et côte sud (Vik, Jokulsarlon, Skaftafell, Höfn), nous a apporté des images variées et plaisantes. Un voyage 2017 un peu compliqué, mais c’est l’année qui voulait ça…2017 restera en effet comme une année très perturbée, et les choses ont été encore bien plus problématiques ailleurs par la suite (sécheresses, ouragans). Ne nous plaignons pas trop donc, mais souhaitons tout de même une année plus apaisée en 2018 !
Lien vers le voyage 2016 sur le blog: http://www.patrickdieudonne.com/blog_fr/islande-en-hiver-voyage-photo-fevrier-2016/
© Patrick Dieudonné Photo 2017, textes et images. Toute reproduction ou citation interdites sans accord préalable de l’auteur.
Note technique: l’usage du Nikon D5 en photo de paysage (je l’emploie en sûr en priorité pour l’animalier, mais avec plus de 20 MP il est polyvalent et convient bien aussi pour le paysage) me permet de photographier plus souvent à main levée, d’être plus mobile et rapide dans la prise de vues. Chose que j’apprécie en stage photo, même si cela impose parfois une montée en iso (en pratique le Nikon D5 produit des images totalement exemptes de bruit et similaires de 50 à 2000 iso, donc inutile de se priver…), car cela me permet de rechercher davantage, de vous proposer plus de points de vue et d’images possibles sur le terrain, en voyage photo. Ma façon de guider un stage/voyage photo se fait en effet appareil à la main, toujours en éveil pour tester de nouvelles possibilités, et vous les suggérer.
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